Manger, un art compliqué




















« Les relations les plus importantes dans nos vies sont souvent les plus compliquées. Pensez à celle que vous entretenez avec votre mère ou votre amoureux, et, encore plus incompréhensible, à celle que vous entretenez avec la nourriture. Ces liens peuvent être chargés d'amour, de haine, de joie, de crainte, de confiance, de méfiance, et de tout un éventail d'autres sentiments. Cela suffit parfois à nous faire aimer croire que nous sommes orphelins, célibataires ou, encore pire, végétaliens. » (Traduction libre.)

Ainsi commence le livre The Foodie Handbook, de Pim Techamuanvivit. Un passage absolument marrant, mais présentant, néanmoins, un fond de vérité qui ne trompe pas. 

Or, voici comment se résume ma complexe relation avec la nourriture. Tout d'abord, je suis végétarienne. Je mange de tout, sauf de la viande, du poisson et des fruits de mer. Donc, contrairement aux végétaliens, je consomme des oeufs, des produits laitiers, du miel. Pour certaines de mes recettes d'inspiration asiatique, toutefois, je fais exception. L'ingrédient essentiel à la base de plusieurs d'entre elles est la sauce poisson, et inutile à mon avis d'essayer de l'y soustraire. De plus, je ne me préoccupe pas outre mesure de la présure dans les fromages. Si le choix se présente, j'opte pour un fromage dont la présure est de source végétale, sinon, je m'efforce simplement de ne pas y penser. 

En bref, ce que je vise c'est une alimentation saine et équilibrée. Pour ce faire, je limite ma consommation de sucre raffiné ainsi que de sel. J'utilise de petites quantités d'huiles bénéfiques pour la santé, et j'évite donc les mauvais gras et les fritures. Avant tout, cependant, je fuis à tout prix la nourriture industrielle, qui sabote chaque jour la santé de milliers de Nord-Américains.

Je m'applique en outre a varier mon alimentation et à incorporer régulièrement de nouveaux aliments. Par exemple, chaque semaine, j'achète entre autres certains fruits, légumes, noix et grains de base, tout en choisissant d'autres aliments que je n'ai pas consommé depuis longtemps ou qui me sont inconnus. J'opte parfois pour les noix de macadam plutôt que pour les amandes, pour le manioc plutôt que la pomme de terre, ou pour les haricots de Lima plutôt que les haricots rouges.

Enfin, j'achète dans la mesure du possible des fruits et légumes saisonniers et locaux, et cultivés sans pesticides, ce qui me permet de consommer des aliments frais et savoureux, exempts de produits chimiques.

Rien de trop difficile, quoi.

Par ailleurs, c'est avec un plaisir immense que je me rends à l'occasion chez le Boulanger français pour savourer un croissant pur beurre tout droit tombé du ciel, farine blanche comprise, croustillant juste à point. Et c'est avec le même enthousiasme que je me retrouve devant un de ces plats de nouilles udon et de tofu frit qui font la réputation du restaurant cambodgien Phnom Penh Noodle House, dans l'Ouest de la ville. Au fait, leur lo mai chi aux arachides et aux graines de sésames (voir la recette de Madam Kwong's Kitchen) sont délectables et à ne pas manquer. Les amoureux de ces petites boules de riz, c'est l'endroit tout indiqué à Ottawa. 

Or, je crois qu'il est possible de manger sainement tout en s'offrant de petits plaisirs. Comme le dit si bien Pim pour conclure sa brillante introduction, « Sachez apprécier ce qui est exquis, sans pour autant vous en excuser. » (Traduction libre.)