9.12.10

Caviar d'aubergine + noisettes (ou mon antidote contre l'ennui)





















Je vous ai parlé à plusieurs reprises de mes deux enfants, Mimi et Cha. Mais je n'ai encore jamais fait mention de ma troisième, une jolie petite brunette allemande (elles ne courent pas les rues!) que notre famille a hébergé dans le cadre du programme Canadian Homestay International pendant un an et pour qui j'ai joué le rôle de Canadian Mama. Ce fut un grand bonheur de partager notre maison et notre quotidien avec elle.




















C'est cependant avec une tristesse immense que nous l'avons laissée partir rejoindre les siens et parcourir le monde, Mj étant devenue une amie intime pour nous tous. Une compagne de jogging, de vélo, de rando, de kayak, de ski de fond, de raquette. Une amatrice-acolyte de cinéma. Dis, Mj, tu as révélé à tes parents que tu as regardé Babel à leur insu? Et évidemment une complice de cuisine irremplaçable, complètement accro et fabuleusement gourmande. Ceux qui me connaissent, ça vous dit quelque-chose?

Cuisiner avec et pour Mj était toujours un plaisir. Sa curiosité pour le végétarisme, sa soif de découvrir de nouvelles saveurs, son petit faible pour les douceurs sucrées, son amour pour la bonne bouffe nous a liées sur-le-champ. «Vivre pour manger» était notre mantra.

À ses fourneaux, Mj était redoutable. Je me souviendrai toujours de ce gâteau étages à la meringue et aux framboises qu'elle a concocté pour mon anniversaire, et à cause duquel j'ai dû ajouter plusieurs kilomètres à ma routine de course le lendemain. Une sculpture en soi. Et une sculpture qui s'est révélée bien délicieuse de surcroît! Puis, les petits gâteaux au chocolat et à la ganache en forme de voiliers qu'elle a cuisinés pour Cha, auxquels personne n'osait toucher tellement ils étaient mignons, avec leurs jolies voiles colorées faites à la main.

Son apport au quotidien dans la cuisine était de plus sans relâche. Couper les légumes, râper le fromage, faire sauter les oignons. Il n'est donc pas étonnant que la recette suivante soit inspirée d'un des petits plats qu'elle nous cuisinait et affectionnait tout particulièrement. Pour Mj, l'aubergine n'était pas qu'un simple légume, elle revêtait aussi certaines propriétés du sublime.

Ici, Mj, je me suis permise de rôtir l'aubergine au lieu de la faire sauter. Et comme je ne t'ai jamais demandé la recette, les quantités sont approximatives. Si je me souviens bien, nous y avons déjà ajouté des tomates séchées et c'était délicieux. Mais comme je faisais dans la nostalgie aujourd'hui, j'ai choisi de m'en tenir à la recette de base. Ainsi, en dégustant quelques bouchées de caviar sur un bout de pain, j'en ai profité pour me fermer les yeux et m'imaginer que tu étais là. Mais tu sais quoi? Ça n'a pas marché. J'aurais eu besoin d'un petit moulin à paroles!

À bientôt, Mj! 

Caviar d'aubergine + noisettes

1 aubergine pelée et coupée en petits cubes
4 c.s. huile d'olive (séparée)
Pincée de sel de mer

4 ou 5 tomates italiennes, coupées en dés (pelées ou non*)
3 gousses d'ail écrasées
Pincée de sel de mer

1/2 t. noisettes hachées grossièrement

1/4 t. persil frais haché (ou autre herbe fraîche au choix)


Dans un bol, mélanger les cubes d'aubergine, une cuillèrée à soupe d'huile et une pincée de sel. Étendre le tout sur une plaque à pâtisserie tapissée de papier parchemin, et mettre sous le gril. Rôtir l'aubergine ainsi, en mélangeant régulièrement, jusqu'à ce qu'elle commence à ramollir, environ 20 minutes.

Ajouter les tomates, l'ail, une cuillèrée à soupe d'huile et le sel. Rôtir environ 15 minutes de plus, toujours en mélangeant régulièrement.

Ajouter les noisettes, et rôtir un autre 15 minutes, ou jusqu'à ce que l'aubergine ait atteint cette texture onctueuse qu'on lui connaît.

Transférer dans un bol de service, ajouter les herbes fraîches et bien mélanger. Arroser des deux dernières cuillèrées à soupe d'huile. Servir immédiatement ou mettre au frigo. Laisser le caviar d'aubergine revenir à la température ambiante avant de servir.

* Si la pelure de tomate vous déplaît, la retirer avant d'ajouter les tomates à l'aubergine. Entailler une croix (en surface seulement) sur chaque tomate. Les disposer dans un grand bol, et les recouvrir entièrement d'eau bouillante. Réserver pendant 2 minutes. Égoutter les tomates, et les laisser refroidir. Les peler ensuite de haut en bas, et se débarasser de le pelure.



Inspiré d'une recette cuisinée en compagnie d'une formidable copine allemande avec qui je me suis follement amusée dans la cuisine. Ce caviar est en quelque sorte mon antidote contre l'ennui.

8 commentaires:

  1. Merci pour le gentil petit mot, Sirop Grenadine. Je dois t'admettre qu'en hors d'oeuvres avec pain et croutons, c'est tout à fait renversant!

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  2. C'est une jolie histoire. Peut-être que Mj pense à toi en cuisinant quelque chose que tu lui as transmis toi aussi? En tous cas ce caviar a l'air bien bon!

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  3. Je te remercie Clem. C'est très touchant. Merci aussi d'être passée sur mon blog.
    À plus.

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  4. je ne fais pas le caviar d'aubergine comme ça mais justement c'est une alternative très intéressante. J'aime l'histoire qui y est attachée qui plus est. Merci pour ce souvenir gustatif.

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  5. Toujours aussi adorable, Trinidad! Merci. Tu me feras le plaisir de partager avec moi ta version?

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  6. Bravo ! c'est très généreux ! tout comme la cuisine de cette famille ! félicitations pour cette générosité et la cuisine partagée !

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  7. Quel commentaire réconfortant en ce lundi matin bien froid (-7°C ici). J'apprécie ton appui. Merci Agnes!

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